L’acte du psychanalyste : Quels liens entre transfert, amour et désir de l’analyste ?

Article paru dans la revue PLI n° 8 (revue de psychanalyse de l’EPFCL-France pôle Ouest) à partir d’une intervention prononcée lors du Séminaire collectif « L’acte analytique » à Rennes durant l’année 2012-2013.

 

En 1964, dans le séminaire Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Lacan dit que « Le transfert est un phénomène où sont inclus ensemble le sujet et le psychanalyste. Le diviser en termes de transfert et de contre-transfert, quelle que soit la hardiesse et la désinvolture des propos qu’on se permet sur ce terme, ce n’est jamais qu’une façon d’éluder ce dont il s’agit»[1]. Ce dont il s’agit c’est de la question du transfert, comme phénomène essentiel, nodal pour l’être humain, à savoir le désir.

D’autre part, toujours pour poursuivre notre questionnement concernant l’acte du psychanalyste, nous nous étions arrêtés sur cette remarque de Lacan mentionnant le fait que «  la femme comprenne très très bien ce qu’est le désir de l’analyste. Comment ça se fait-il ? »[2]. Dans la séance du 27 février, du séminaire L’Angoisse, il questionne  la fonction du désir dans l’amour. « Pour autant que le désir intervient dans l’amour et en est un enjeu essentiel, le désir ne concerne pas l’objet aimé »[3]. Il nous indique que pour questionner ce que peut être le désir de l’analyste, il faut partir de l’expérience de l’amour.

Nous allons donc poursuivre cette question de l’amour dans le transfert et la position de l’analyste en prenant appui ce soir sur deux points : « les prodigieuses confidences de Lucia Tower dans l’aveu très profond  qu’elle fait de son expérience. Cela ne peut éviter de mettre les choses sur le plan du désir »[4] et les « facilités de la position féminine quant au rapport au désir »[5]. Lacan précise le terme « facilité », comme étant la façon dont Lucia Tower a rendu raison de la position analytique « sinon plus sainement, du moins plus librement, dans son article. »[6]. Que signifient donc « les facilités de la position féminine par rapport au désir », et « le désir ne concerne pas l’objet aimé » dont parle Lacan ? Quels liens peut-on faire entre l’amour et le désir de l’analyste?

Quels liens entre l’amour et la psychanalyse ?  La question de l’amour comme tromperie ?

Lacan dans le séminaire Le transfert et son interprétation nous rappelle cette dimension toujours éludée quand il s’agit du transfert, à savoir qu’il n’est pas simplement ce qui reproduit une situation, une action, une attitude, un traumatisme ancien. Ce qui se répète, c’est qu’il y a toujours une autre coordonnée, celle sur laquelle il met l’accent à propos de l’intervention analytique de Socrate, à savoir nommément, un amour présent dans le réel. Il précise : « nous ne pouvons rien comprendre au transfert si nous ne savons pas qu’il est aussi la conséquence de cet amour-là. C’est en fonction de cet amour, disons réel, que s’institue ce qui est la question centrale du transfert, à savoir celle que se pose le sujet concernant ce qui lui manque, car c’est avec ce manque qu’il aime, ce n’est pas pour rien que, depuis toujours, je vous serine que l’amour c’est de donner ce qu’on n’a pas »[7].

Comment pourrions-nous expliciter ce que Lacan dit de cet « amour toujours présent dans le réel » dans l’analyse ? Il me semble que c’est un amour qui ne se laisse pas prendre aux séductions et aux enjeux de la mascarade phallique qui régissent, au niveau imaginaire, les rapports entre les sexes. Peut-on alors illustrer cet amour réel en prenant appui sur ce passage de Lacan[8] dans le séminaire Encore « où  le déplacement de la négation de la contingence à la nécessité serait là le point de suspension à quoi s’attache tout amour » ? Peut-on entendre cela comme la rencontre du sujet avec ses symptômes, ses affects, avec ce qui le marque donc de la contingence, que l’on peut formuler  par « cela cesse de ne pas s’écrire ». Et la rencontre avec le désir de l’analyste, comme la nécessité, soit  l’amour,  comme « ce qui ne cesse pas de s’écrire » ? Le temps de suspension serait l’illusion pendant un temps, cette mise à distance de cet impossible, de ce non-rapport sexuel, de cette mise à distance de l’affrontement avec le non-rapport sexuel, avec le réel que l’on peut écrire ! Cela « ne cesse pas de ne pas s’écrire ».

C’est en fonction de cet amour disons réel que s’institue ce qui est la question centrale du transfert, celle que se pose le sujet concernant l’agalma, à savoir ce qui lui manque, car c’est avec ce manque, que le sujet aime. Lacan poursuit : « c’est le même principe que le complexe de castration. Pour avoir le phallus, pour pouvoir s’en servir, il faut justement ne pas l’être ».[9]

C’est en 1895 que Freud dans les Etudes sur l’hystérie, désigne le transfert (Übertragung) comme un faux nouage, une fausse association. Une mésalliance.[10] Le transfert est moins clair et moins simple qu’il n’y paraît.  Peut on dire qu’une imposture est inscrite au centre du champ analytique avec une demande ambiguë et équivoque qui dirait comme « un cailloux riant au soleil…Je te demande de me refuser ce que je t’offre, parce que ce n’est pas ça »[11].

Lacan relève que c’est l’instant de la rencontre du désir du patient avec le désir de l’analyste, où « Le sujet en tant qu’assujetti au désir de l’analyste, désire le tromper de cet assujettissement, en se faisant aimer de lui, en proposant de lui même cette fausseté essentielle qu’est l’amour »[12].  Freud repère comment le transfert ne saurait être atteint in absentia, in effigie. Cela signifie, me semble-t-il, que le transfert n’est pas, de sa nature, l’ombre de quelque chose qui eût été auparavant vécu. Bien au contraire, « le sujet, en tant qu’assujetti au désir de l’analyste, désire le tromper de cet assujettissement, en se faisant aimer de lui, en proposant de lui-même cette fausseté essentielle qui est l’amour ».[13] « L’effet de transfert, c’est cet effet de tromperie en tant qu’il se répète présentement ici et maintenant »[14]. Lacan dans le Séminaire Encore, indique que « l’amour dans l’analyse, nous n’avons affaire qu’à ça, et ce n’est pas par une autre voie qu’elle opère. Mais Aimer, c’est essentiellement vouloir être aimé ».[15] « C’est pourquoi derrière l’amour dit de transfert, nous pouvons dire que ce qu’il y a, c’est l’affirmation du lien du désir de l’analyste au désir du patient ».[16]Lacan insiste sur cette dimension de tromperie dans le lien transférentiel. Si le transfert consiste à désirer le désir de l’Autre, il place du même coup l’analyste dans la position du désiré. L’analyste devient le lieu où vient se loger l’objet du désir du sujet. L’amour et le désir du sujet visent l’objet placé dans l’analyste.

Le désir de l’analyste permet donc au patient de repérer au-delà des mirages de l’amour l’objet du désir à partir du signe du manque dans l’Autre. C’est donc finalement les questions de la ruse et du semblant qui sont là présentes me semble t’il. Un article de Véronique Mariage sur ce sujet le mentionne ainsi : « une analyse est une histoire d’amour que déloge l’analyste par son désir ».[17]

La femme et la ruse

Lacan a toujours affirmé que les femmes avaient un rapport privilégié, une sorte de connivence naturelle avec la psychanalyse. En relisant et commentant cet article de Lucia Tower sur lequel nous allons prendre appui ce soir et dont Marie-Thérèse Gournel va nous parler, nous verrons comment elle va, même sans l’articuler, le nommer, occuper de fait sa place d’analyste lorsqu’elle va s’aviser de ne pas contenir, de ne pas incarner l’objet cause du désir de l’analysant. Lucia Tower va se laisse mener par l’érotique analytique de la cure en se conduisant comme un partenaire féminin.

Comme le mentionne Lacan, si les femmes ont cette aisance, c’est en grande partie dû à la singularité de leur rapport à l’inconscient ou encore à la forme même du complexe de castration féminin. C’est un fait bien établi, quand elles se rangent, elles aussi sous la bannière du phallus, ce n’est pas, comme les hommes, sous la contrainte d’une menace, mais par le constat d’une absence. « L’issue du complexe d’œdipe est différente comme chacun sait pour la femme. Pour elle c’est beaucoup plus simple, elle n’a pas à faire cette identification. Elle sait où il est, elle sait où elle doit aller le prendre, c’est du côté du Père, vers celui qui l’a, et cela aussi vous indique en quoi ce qu’on appelle une féminité, une vraie féminité a toujours un peu aussi une dimension d’alibi. Les vraies femmes, ça a toujours quelque chose d’un peu égaré »[18]. Lacan précise ce qui est pour ces femmes analystes un atout majeur. Il le dit ainsi :« Ce manque, ce signe moins dont est marquée la fonction phallique pour l’homme qui fait que pour lui sa liaison à l’objet doit passer par cette négativation du phallus, par le complexe de castration, cette nécessité qui est le statut du moins phi au centre du désir de l’homme, voilà ce qui pour la femme n’est pas un nœud nécessaire. Ce n’est pas dire qu’elle ne soit pas pour autant sans rapport avec le désir de l’Autre, mais justement, c’est bien au désir de l’Autre comme tel, qu’elle est en quelque sorte confrontée, affrontée. C’est une simplification que, pour elle, cet objet phallique ne vienne, par rapport à cette confrontation, qu’en second et pour autant qu’il joue un rôle dans le désir de l’Autre. Ce rapport simplifié avec le désir de l’Autre, c’est ce qui permet à la femme quand elle s’emploie à notre noble profession, d’être à l’endroit de ce désir, dans un rapport qu’il faut bien dire manifeste chaque fois qu’elle aborde ce champ confusément désigné comme celui de contre-transfert – et qui est en fait celui du désir du psychanalyste – dans un rapport que nous sentons beaucoup plus libre »[19].

Pour la femme, ce phallus qu’elle n’a pas, elle l’est symboliquement pour autant qu’elle est l’objet du désir de l’autre. C’est pour être le phallus, c’est-à-dire le signifiant du désir de l’Autre, que la femme va rejeter une part essentielle de la féminité dans la mascarade (cf. Joan Rivière). La femme leurre par le leurre même, la féminité se résume à la présentation de cette parure du vide.

Le désir de l’analyste et la fonction de l’analyste du côté de la mascarade

Lacan, lui, explore la fonction de l’analyste du côté de la mascarade féminine ; la mascarade n’est pas l’exclusivité de ceux qui avancent dans la vie avec l’apparence d’une femme. Dire que l’analyste se conduit comme un partenaire féminin, c’est dire qu’il répond comme une friendly wife, ce que fera Lucia Tower, avec un de ses patients, en portant un masque comme le propose Joan Rivière, ou en faisant le travail d’illusionniste comme le mentionne Lacan en 1936. L’analyste se laisse mener par le malentendu et, le moment venu, tout simplement il n’oppose aucune résistance à ce que l’équivoque tombe. Occuper cette place n’en passe pas par une technique, par une volonté de l’analyste, encore moins (à la) comme suite d’une élaboration théorique. Si Lacan insiste sur le désir de l’analyste comme opérateur, c’est parce que « ce n’est pas selon son désir de sujet que l’analyste opère, c’est un tenant lieu d’un artifice. Pour soutenir le désir de l’analysant, il ne s’agit pas d’un semblant de désir, mais de faire semblant d’un désir qui opère réellement, dans ces rencontres manquées du sujet avec l’Autre ».[20]

Mais comment à lieu cette opération ? Telle est la question. Une réponse peut-elle être du côté de l’amour réel ? En effet comme le mentionne Lacan « Seul l’amour (réel) permet à la jouissance de condescendre au désir »[21]. « Condescendre », céder (complaisamment) est le mot qui souligne ici un mouvement entre le désir et la jouissance, mais peut-être aussi une forme de circularité entre celle-ci et l’amour. La rencontre avec le désir de l’analyste est-elle le lieu d’une ruse pour débusquer l’inconscient, pour permettre à la jouissance de condescendre au désir pour le sujet de l’inconscient ? En voici une illustration littéraire dans Les lieux d’une ruse de  Georges Perec[22] :« Je vins pendant 4 ans, m’enfoncer dans ce lieu sans histoire, dans ce lieu inexistant qui allait devenir le lieu de mon histoire (…) l’Autre derrière ne disait rien. A chaque séance j’attendais qu’il parle. J’étais persuadé qu’il me cachait quelque chose, qu’il en savait beaucoup plus qu’il ne voulait bien en dire, qu’il n’en pensait pas moins, qu’il avait son idée derrière la tête (…) lorsque j’essayais de parler, de dire quelque chose de moi, d’affronter ce clown intérieur qui jonglait si bien avec mon histoire, ce prestidigitateur qui s’avait si bien s’illusionner lui-même, tout de suite j’avais l’impression d’être en train de recommencer le même puzzle comme si, à force d’en épuiser une à une toutes les combinaisons possibles je pouvais un jour arriver enfin à l’image que je cherchais (…) il fallait que je revienne sur mes pas, que je refasse ce chemin parcouru dont j’avais brisé les fils. De ce lieu souterrain, je n’ai rien à dire je sais qu’il eut lieu et que désormais la trace est inscrite en moi et dans les textes que j’écris ».

Il me semble que Georges Perec vient là nous indiquer comment la rencontre avec le désir de son analyste, devient le lieu de l’objet perdu et la trace qu’il en retrouve pour lui du côté de l’écriture. Il n’y a pas d’objet qui puisse combler un sujet. Das Ding est la chose perdue du fait de l’accès au langage. Heidegger nous aide à concevoir Das ding par la métaphore du vase. Le vase enserre cette « chose ». Ce vase que le potier façonne autour d’un vide avec sa main. Ce vide n’est pas rien, « c’est la révélation de l’être ». Maurice Blanchot écrit que la réponse à la question c’est le meurtre de la question. Il me semble que l’on peut entendre cela comme le désir ne restant vif que parce qu’aucun objet y compris le savoir et les connaissances comme objet désirable ne saurait le combler.

Peut-on dire que Georges Perec dans son texte, nomme ainsi ce « tenant lieu d’artifice ? ».  Il s’agit de donc de définir « les coordonnées que l’analyste doit être capable d’atteindre pour simplement occuper la place qui est la sienne, laquelle se définit comme celle qu’il doit offrir vacante au désir du patient pour qu’il se réalise comme désir de l’Autre[23] ». En conséquence, il s’agit de situer ce que doit être, ce qu’est fondamentalement la production du  désir de l’analyste, posé comme un désir spécifique, un désir inédit,  par Lacan. C’est bien pourquoi Lacan affirme que la jouissance doit condescendre au désir via l’amour. La fonction de l’amour étant alors d’orienter le désir de l’analysant, à partir de l’absence de la Chose maternelle, vers l’objet a de substitution et le plus-de-jouir. L’amour ne répond que d’un manque. Autrement dit le ternaire jouissance-amour-désir suggère une circulation signifiante alternée, de la jouissance au désir et du désir à la jouissance.

La fin de l’analyse s’accompagne d’un détachement à l’égard du sujet supposé savoir, tandis que se met à nu ce que la présence de l’analyste cachait, à savoir l’objet sous son aspect pulsionnel. Dans ce moment, ce qui se propose au sujet est la rencontre avec le réel de sa cause, son « horreur propre », qui peut lui donner appui pour un désir de savoir nouveau. Dans le fantasme, le sujet adopte une nouvelle position par rapport à l’objet. L’objet n’est plus un objet manquant par essence, et qui pourrait compléter son être ; il devient plutôt un objet qui, en tant que cause, le pousse à chercher, à compléter ce qui ne pourra jamais être comblé. Soit un désir inédit pour un savoir à construire. Dans son livre, Une saison chez Lacan, Pierre Rey illustre me semble t’il le désir de l’analyste à partir du tableau La dentellière, de Vermeer. « Le tableau entier s’ordonne autour de la seule chose que le peintre ne donne pas à voir, l’aiguille avec laquelle brode la dentellière. Supprimez ce point central invisible, la toile fout le camp, elle ne signifie plus rien »[24]. Le point focal du tableau serait donc le désir de l’analyste ? Sans aiguille pas de broderie !

 

[1] LACAN J., Le Séminaire, Livre XI Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Paris, Seuil, p.210.

[2]  LACAN J., Le Séminaire, Livre X, L’Angoisse, Paris, Seuil, 2004, leçon du 13/03/1963 p. 208.

[3]  Ibid., leçon du 27/02/1963, p. 180.

[4] Ibid., leçon du 27/02/1963, p. 175.

[5]  Ibid., leçon du 27/03/1963, p. 229.

[6] Ibid.

[7] Ibid., leçon du 16/01/1963, p.128.

[8] LACAN J., Le Séminaire, Livre XX Encore, Paris, Seuil 1975, leçon de juin 1975,  p. 132, le rat dans le labyrinthe.

[9] LACAN J., Le Séminaire, Livre X, L’Angoisse, Paris, Seuil 2004, leçon du 16/01/1963, p. 128.

[10] FREUD S., Breuer J., (1985), Etudes sur l’hystérie, 11° édition, Paris, PUF, 1992, ch. VI, p. 245-246.

[11]  LACAN J., Le Séminaire, Livre XIX, …Ou pire, Paris, Seuil, 2011, titre du chapitre 6 .

[12] LACAN J., Le Séminaire, Livre XI Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Paris, Seuil, leçon du 17/06/1984, p. 282, « De l’interprétation au transfert ».

[13] LACAN J., Le Séminaire, Livre XX Encore, Paris, Seuil, 1975, p. 64.

[14] Ibid., p. 283.

[15] Ibid., p. 282.

[16]  Ibid., p. 283.

[17] MARIAGE V., « Le désir analytique en question », in Revue La Cause Freudienne, n° 51.

[18]  LACAN J., Le Séminaire, Livre V, Les formations de l’inconscient, Paris, Seuil, 1998, leçon du 22/01/1958, p. 195.

[19]  LACAN J., Le Séminaire, Livre X, L’Angoisse, Paris, Seuil, 2004.

[20] LACAN J., Le Séminaire, Livre VII, L’Ethique de la psychanalyse, Paris, Seuil, 1986.

[21] LACAN J., Le Séminaire, Livre X, L’Angoisse, Paris, Seuil 2004, p. 209.

[22] PEREC G., « Les lieux d’une ruse », in Penser/classer.

[23] LACAN J., Le Séminaire, Livre VIII Le Transfert, Paris, Seuil 2001, p. 130.

[24] REY P., Une saison chez Lacan, Ed. Poche Point Essais, 2007, p. 73.