Rennes (23/01/2020 - 24/01/2020)
Stage du CCPO : Fonction de la parole dans l’institution

Dans ce texte « Fonction et champ de la parole et du langage » datant de 1953, Jacques Lacan situe son propos d’emblée dans l’espace institutionnel : « des dissentiments graves… s’étaient révélés à l’occasion de la fondation d’un « institut de psychanalyse ». « On put entendre l’équipe qui avait réussi à y imposer ses statuts et son programme, proclamer qu’elle empêcherait de parler à Rome celui qui avec d’autres avait tenté d’y introduire une conception différente, et elle employa à cette fin tous les moyens en son pouvoir » (page 237 des Écrits).

Les paroles bruissent dans les institutions… paroles au pluriel, de confidences, de revendication, d’analyses, de prescriptions, d’injonctions diverses, voire de menaces… L’offre à s’exprimer, à prendre la parole est devenue un critère, une recommandation, entrant dans la procédure d’accréditation des institutions, validant ainsi des « bonnes pratiques ». Les patients ou usagers sont sollicités pour évaluer le service, dans une perspective d’ajuste- ment entre la demande ou le besoin et les soins ou protocoles déclenchés.

Les personnels soignants ou éducatifs réclament des temps de parole, même des dispositifs d’analyse de pratiques ou de supervision.
Tenir compte aussi des instances syndicales ou de représentation des personnels.
Il y a aussi de plus en plus de demandes d’interventions par les « forces de l’ordre » humaines ou électroniques face à des situations vécues comme effractives et génératrices d’angoisse. Tous ces dispositifs, si ils apparaissent nécessaires, ne contribuent-ils pas dans bien des cas à masquer et à obscurcir la parole singulière du sujet ? Car, comment en faire fi ? Si le signifiant se substitue à la jouissance, la parole est aussi instrument de récupération et de transport de jouissance !

Alors, comment un clinicien, quelle que soit sa fonction et son statut peut-il opérer à générer et maintenir un espace, propice au surgissement et à la reconnaissance de ce qui fait le singulier et l’inédit de chaque sujet et de ce qui le meut, dans un trajet à traduire ? Pour lui proposer quelque chance à s’y repérer et constituer une solution à ce qui l’entrave ou le fait se heurter… à l’institution.

Ce n’est qu’à se repérer dans la structure des discours (qui ne prennent valeur fonction que dans leur organisation quaternaire) qu’un clinicien, orienté par la clinique du Réel, de son expérience donc, pourra reconnaître les conditions préalables à la « possibilité » d’une instance (de supervision par exemple) qui ne soit pas un redoublement des instances de paroles institutionnelles. Ne compte qu’avec l’opérateur du désir… d’analyste.
Marie-Hélène Cariguel

Renseignements : Marie-Thérèse Gournel,
gournelmt@gmail.com ou 06 84 12 34 86

 

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  • Date(s) : 23/01/2020 - 24/01/2020
  • Horaires : 9h00 - 17h00
  • Lieu : Maison des Associations 6 cours des Alliés Rennes