Tu restes avec nous ?

Je vous parlerai ce matin de l’expérience singulière qui fut la mienne au printemps dernier, lorsque le service de médecine dans lequel j’exerce au sein d’un centre hospitalier, a vu son secteur d’hospitalisation intégralement transformé en unité Covid durant 5 semaines. Davantage mobilisée dans ma pratique auprès de l’équipe médico-soignante pendant cette période, je tenterai de déplier comment être psychologue clinicienne dans ce service s’est décliné autrement dans cet intervalle de temps et les questions que cela a soulevé pour moi.

Habiter le vêtement

J’ai extrait mon titre d’une remarque que Lacan fit en Avril 1976 à l’occasion d’une présentation clinique. Commentant ce qu’une femme venait de lui confier concernant son rapport particulier au vêtement, il énonce ceci : « Elle n’a pas la moindre idée du corps qu’elle a à mettre dans cette robe. Il n’y a personne pour habiter le vêtement[1] ». La formule m’a arrêté en raison de son équivoque, le terme d’habit signifiant dans la langue française un vêtement, en même temps qu’il renvoie à la dimension de l’habitacle. Plus précisément, l’étymologie du terme d’habit reconduit au latin habitus, qui signifie manière d’être.

Faut le temps

Au thème de l’urgence, je proposerai d’articuler une formulation de Lacan qui pourrait lui apparaître contraire : « Faut le temps ». Plus précisément : « Faut le temps de se faire à être[1] », ainsi qu’il l’écrit dans Radiophonie.

Des présentations cliniques au sein d’un service hospitalier. Des effets à repérer ?

Je me suis tout d’abord questionné sur la façon dont j’allais traiter cette question, du problème posé que sont les effets supposés d’une présentation clinique. Parce que ça n’est pas certain qu’il y en ai des effets. De garantie, il n’en existe jamais. […]

Urgence et hâte

Intervention prononcée lors du séminaire des enseignants du CCPO, le 12 décembre 2020.
 
Défaillance
L’urgence subjective n’est pas en soi une urgence analytique. Elle traduit un moment de vacillation qui ne presse pas forcément le sujet chez l’analyste. Il peut frapper à la porte du médecin ou de divers psychothérapeutes, ce n’est pas l’offre du marché qui manque. […]

Le désir, entre tragique et sacrifice

Deux ans après son Séminaire Le désir et son interprétation, dans lequel Lacan nous dit que « le désir, c’est son interprétation », et un an après son Séminaire L’Éthique de la psychanalyse, spécialement centré sur la question du désir, notamment articulé à la figure héroïque d’Antigone, Lacan, dans le Séminaire Le transfert, tire le fil du désir sur son versant tragique, autre pôle que son versant satisfaction.

Le tragi-comique du désir

Freud et Lacan se sont souvent référés à des figures littéraires pour rendre compte de ce qui se joue dans la psychanalyse, à commencer par l’Œdipe de Sophocle. La raison en est que, comme le souligne Lacan, c’est sur le plan de l’inconscient qu’une œuvre nous touche[1]. Ce qui suppose que le récit littéraire a la même structure de fiction que l’inconscient.